LE LIBRAIRE
Gerard Bessette
LE LIBRAIRE
ed Pierre Tisseyre
Le Québec des années 60 où la religion a façonné les esprits depuis si longtemps
Hervé Jodoin arrive dans la petite ville de Saint Joachin
sa première démarche est de trouver une chambre et du travail
On ne sait rien de sa vie, on devine un passé d'enseignant
un ancien grand lecteur
Il trouve une place de commis dans la petite librairie du village où il pourra somnoler en toute tranquillité
« La boutique proprement dite se divise en quatre rayons.A gauche articles religieux,au fond cartes et joujoux, a droite papeterie, enfin le sien, celui qui contient des livres profanes . Le patron Mr Léon lui fera découvrir le placard appelé le capharnaüm qui renferme certains ouvrages à ne pas mettre entre toutes les mains »
la lecture est considérée comme un acte suspect par les élites religieuses et politiques. Elle est étroitement surveillée par une censure officielle et par celle, officieuse, des différents pouvoirs. Pour veiller au respect des interdits, les autorités se fient à la vigilance des curés.
Dans cette société oppressante, Hervé Jodoin semble avoir choisi l'indifférence totale comme acte de rébellion
Tout l'ennuie , il est à la fois désabusé , cynique, solitaire, acerbe, lucide , un misanthrope qui passe ses longues soirées en buvant des bières à la taverne en écrivant son journal .
« Je n’ai pas commencé ce journal pour ressasser des souvenirs.», «Quand à ma vie passée, j’aime mieux l’oublier.»
Il ira jusqu’à se mépriser, se négliger, perdre toute estime de soi : «Je me considérais moi-même comme plutôt fini, en ce sens que je n’espérais plus atteindre à une quelconque réussite intellectuelle, sociale, pécuniaire ou simplement matrimoniale…»
le scandale arrive , La nouvelle s'est répandue : la librairie renferme des écrits « délictueux »
Cette nouvelle à l'humour décalé nous réjouit par son dénouement